Dans le cadre de notre travail d’information, nous publions ci-dessous un papier vu sur internet ce jour. Le thème est «la justice».
Son titre (Proxénétisme, esclavage moderne, mendicité forcée… La traite d’êtres humains sévit toujours plus en France) est évocateur.
L’éditorialiste (annoncé sous la signature d’anonymat
) est connu et fiable.
La confiance est donc sérieuse en ce qui concerne cet éditorial.
Sachez que la date de parution est 2023-10-18 00:15:00.
L’article :
Le nombre de victimes de traite ou d’exploitation a augmenté en 2022, par rapport à l’année précédente. Le nombre de mis en cause, de son côté, a diminué.
C’est un fléau invisible, qui aliène ses victimes, déchire leurs familles, et fait prospérer tous types de bandes criminelles. La mobilisation des autorités françaises, toujours plus prégnante, ne parvient pas à endiguer la traite d’êtres humains. C’est ce qu’il faut retenir de la dernière étude sur le sujet, réalisée par les services statistiques du ministère de l’Intérieur et de la Justice, et publiée ce mardi 17 octobre 2023.
Sur l’année 2022, 2027 victimes de traite ou d’exploitation ont été enregistrées par les services de police et de gendarmerie, soit une hausse de 12% par rapport à 2021, où l’on en comptait 1811. Dans le détail, notent les autorités, on compte trois victimes enregistrées pour 100.000 habitants dans l’aire urbaine de Paris. Cette statistique ne représente qu’une partie des victimes – nombre d’entre elles ne se signalent pas aux autorités, ou ne sont pas repérées par les associations, du fait de la mainmise de leurs tortionnaires.
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186 étrangers frappés d’une interdiction de territoire
À l’inverse, le nombre de suspects mis en cause est en baisse de 8%, passant de 2126 à 1953. «1793 personnes ont été orientées par le parquet pour traite ou exploitation des êtres humains», note le service statistique ministériel de la justice (SDSE). «1046 personnes ont été condamnées (…) en 2022. 23% de ces condamnés sont des femmes, 40% des étrangers», continue-t-il. 673 individus ont été condamnés à une peine d’emprisonnement ferme ou en partie ferme, avec une durée moyenne de 26,3 mois.
186 étrangers ont de leur côté été frappés d’une interdiction du territoire français, en raison de leur lien avec une affaire de traite. 70 d’entre eux sont originaires d’Europe de l’Est. En 2022, 69% des mis en cause pour traite ou exploitation sont de nationalité française. Ceux issus d’un pays d’Afrique ou d’Europe, en dehors de la France, représentent respectivement 10% et 9% de l’ensemble. Beaucoup sont ressortissants du Nigeria, du Brésil, de la Colombie ou du Pérou.
Le proxénétisme en léger recul, après une forte hausse
Plusieurs types de traites d’êtres humains sont dominants dans les statistiques. Le proxénétisme «classique», pratiqué par des réseaux étrangers, sur des migrantes prostituées sur la voie publique, semble perdre un peu de terrain. Le nombre de victimes de proxénétisme a en effet baissé de 5% en 2022, après une hausse de 31% entre 2019 et 2021. «Les nationalités des victimes de proxénétisme connaissent une certaine stabilité», note l’étude.
Toutefois, entre 2016 et 2022, les autorités notent un bond du pourcentage de personnes françaises dans le nombre de victimes du proxénétisme: leur part est passée de 38% à 57%. Cela présuppose de l’essor du proxénétisme dit «de cité», pratiqué par des délinquants, habituellement spécialisés dans le trafic de drogue, des jeunes Françaises qu’ils connaissent, comme décrypté précédemment dans une enquête du Figaro. En règle générale, ces «petits dealers», âgés de 20 à 27 ans, séduisent des adolescentes, puis les convainquent ou les contraignent d’enchaîner des passes dans des hôtels ou des appartements, en échange d’une portion des revenus engendrés, comme nous l’expliquait Elvire Arrighi, ancienne cheffe de l’Office central pour la répression de la traite d’êtres humains (OCRTEH). Plus de la moitié des victimes de proxénétisme enregistrées en 2022 ont entre 15 et 24 ans, rapporte l’étude.
L’exploitation par le travail en forte hausse
Si le proxénétisme est en légère baisse par rapport à 2021, l’exploitation par le travail est en forte hausse. Le nombre de victimes est passé de 514 à 798 en une année. Il s’agit principalement de travailleurs étrangers, officiant dans la récolte agricole ou dans le service à la personne, contraints de travailler jusqu’à 80 heures par semaine, et hébergés dans des conditions insalubres. Certains employeurs poussent le vice en frappant leurs victimes, ou en leur confisquant leurs passeports, comme avaient révélé associations et autorités au Figaro il y a plusieurs mois.
L’exploitation de la mendicité a également connu une recrudescence, même si les chiffres peuvent paraître dérisoires: 45 victimes ont été recensées en 2022, contre 31 en 2021, soit une augmentation de 45%. Il s’agit surtout de mineurs – ils représentent 78% de la totalité des victimes de ce type de traite. Et pour cause: comme nous le confirmait Christophe Molmy, chef de la brigade de protection des mineurs à Paris, «un certain nombre de familles, notamment d’Europe de l’Est, exploitent leurs proches» et leurs enfants, et les positionnent dans des quartiers touristiques pour les forcer à mendier, ou à commettre des arnaques à la charité. Dans ces clans familiaux règne l’omerta, rendant très compliquée l’aide aux victimes.
Dans le détail, 60% des condamnés en 2022 pour traite ou exploitation des êtres humains sont français. 17% sont ressortissants d’un pays d’Europe, 10% d’un pays d’Afrique, 7% d’un pays d’Asie et 6% d’un pays d’Amérique latine. «37 personnes sont de nationalité inconnue», indique l’étude, qui souligne: «Le nombre total de condamnés est très stable entre 2021 et 2022 mais la répartition par groupe de nationalité évolue beaucoup depuis 2021: les Français sont en recul de 5%, ceux des autres pays de l’Union européenne de 34%. A contrario, le nombre de ressortissants des autres pays d’Europe triple et celui des pays d’Amérique latine double en un an.»
Les autorités, toujours plus investies sur la question, vont avoir à faire dans les années à venir. «La traite et l’exploitation des êtres humains est un phénomène criminel d’ampleur, qui risque de s’aggraver», note le rapport. La recrudescence de conflits armés (Ukraine, Gaza…) accroît le risque de traite dans les pays touchés, et provoque la multiplication de flux migratoires, propices au proxénétisme, au travail forcé ou au trafic de migrants. La part des victimes de nationalité ukrainienne est ainsi passée de 2 à 9 % entre 2021 et 2022, rappelle le rapport.
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