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Son titre (Faits-divers/Justice | Il usurpait la profession d’avocat à Ajaccio : trois ans ferme) est parlant.
Identifié sous le nom «d’anonymat
», le pigiste est positivement connu.
Vous pouvez donc vous fier aux révélations qu’il communique.
L’article a été édité à une date notée 2023-07-01 03:52:00.
Christophe Farinotti a été condamné par le tribunal correctionnel de Bastia à une peine de quatre ans de prison dont un avec sursis pour avoir – entre autres – exercé illégalement la profession d’avocat. Il devra également indemniser la partie civile à hauteur de 5 000 euros.
Si les faits examinés mardi dernier par le tribunal correctionnel de Bastia n’étaient pas aussi graves, l’affaire pourrait prêter à sourire. Dans la salle d’audience, le box des prévenus est vide. L’intéressé, Christophe Farinotti, est absent. Et pour cause. Il est incarcéré sur le Continent où il purge, dans le cadre d’une autre affaire, une peine de trois ans de prison ferme. En visioconférence depuis la maison d’arrêt, ce natif d’Orange fait face à Alexandre Julien, le président du tribunal correctionnel de Bastia. Il est poursuivi pour « aide à la justification mensongère de l’origine des biens ou revenus d’un délit de fraude fiscale, usage de faux en écriture et exercice illégal de la profession d’avocat », des faits commis entre 2019 et 2021 à Ajaccio.
Demande de renvoi refusée
Dès l’entame de l’audience, le prévenu, qui n’est pas représenté par un avocat, dépose une demande de renvoi. « Ce n’est pas de la mauvaise volonté de ma part, explique-t-il, mais ça m’embête de ne pas pouvoir être défendu.«
Refus catégorique du président. « Nous avons reçu votre demande il y a seulement un jour, rétorque-t-il. Vous étiez depuis plusieurs mois informé de la tenue du procès et de la date. L’avocate de la partie civile est venue de Paris, Monsieur Farinotti. »
Après un bref rappel des antécédents « lourds pour des faits similaires » du prévenu, le tribunal entre dans le vif du sujet. À l’accusation d’usurpation de la profession d’avocat, le quinquagénaire, qui explique « bosser pour un promoteur immobilier » au moment des faits, le martèle : il ne s’est jamais présenté de la sorte. « Je me suis toujours considéré comme juriste fiscaliste, soutient-il. Je n’ai jamais dit avoir été avocat. »
Visiblement peu convaincu, Alexandre Julien le questionne davantage. « Vous avez pourtant pris des honoraires, si je ne m’abuse ? Pourquoi avoir dit à plusieurs reprises par téléphone à Madame (N.D.L.R. : la partie civile) que vous étiez en audience ? N’est-ce pas là, le vocabulaire d’un avocat ? ». Sans tergiverser, le prévenu se justifie : « Oui, j’ai facturé mes services. Je pensais que c’était possible avec mes diplômes obtenus. Je parlais d’audiences, car j’assistais régulièrement à celles du tribunal de commerce d’Ajaccio et de Paris. »
« Un dossier épouvantable pour ma cliente »
Du côté de la partie civile, son conseil, Me Nadine Belzidsky, indique que sa cliente « a rencontré Monsieur Farinotti dans le cadre d’un litige avec l’administration fiscale. Non seulement il s’est permis de fabriquer un faux mail émanant du service des impôts, trompant ainsi ma cliente, mais il lui a aussi facturé 60 000 euros d’honoraires ».
Une affaire qui aurait, toujours selon l’avocate, « profondément choqué ma cliente dont la réputation a été mise en cause, elle qui a toujours respecté ses obligations fiscales. C’est un dossier épouvantable pour elle ». Près de 140 000 euros de dommages et intérêts sont demandés. Le procureur de la République, Arnaud Viornery, pour sa part, considère le mis en cause comme « un escroc qui entretient le flou sur sa profession, il ne peut pas s’abriter derrière sa bonne foi, vu ses antécédents judiciaires. La carrière d’avocat de Monsieur Farinotti semble déjà bien compromise », ironise-t-il. Le représentant du ministère public a requis une peine de quatre ans de prison, dont un avec sursis, et l’obligation d’indemniser la plaignante.
Avant le délibéré, comme le veut l’usage, le président a donné la possibilité au prévenu de s’exprimer une dernière fois. « Je tiens à préciser que le contrôle fiscal de Madame n’était pas de mon fait. On me reproche d’avoir perçu des honoraires, mais on ne parle pas des résultats que j’ai obtenus, même si je n’avais pas le droit de la représenter. Madame a vu le montant de son contrôle baisser drastiquement grâce à moi. »
Après un court délibéré, le tribunal a suivi les réquisitions du procureur de la République, soit quatre années de prison, dont une avec sursis, et une amende de 5 000 euros.
Bibliographie :
Genre, patrimoine et droit civil : Les femmes mariées de la bourgeoisie québécoise en procès, 1900-1930,Ouvrage . A emprunter en bibliothèque.
La Couleur de la justice,A voir et à lire. .
Petit traité d’argumentation judiciaire : 2009-2010,Le livre .
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