Avocat; et si la justice ne parvenait plus à s’émanciper du récit médiatique ? », par Me Jade Dousselin, avocate pénaliste au barreau de Paris

il y a un an jour pour jour jecrivais deja que la justice devait absolument se proteger de lopinion

Un article vient d’être mis en ligne, intitulé « et si la justice ne parvenait plus à s’émanciper du récit médiatique ? », par Me Jade Dousselin, avocate pénaliste au barreau de Paris ».

Voici comment la loi formule l’exigence faite aux jurés devant une cour d’assises :

« Elle leur prescrit de s’interroger eux-mêmes, dans le silence et le recueillement, et de chercher, dans la sincérité de leur conscience, quelles impressions ont fait sur leur raison les preuves rapportées contre l’accusé et les moyens de sa défense. La loi ne leur fait que cette seule question, qui renferme toute la mesure de leur devoir : avez-vous une intime conviction ? »

Est-ce cette intime conviction-là qui a opéré ce vendredi 17 octobre devant la cour d’assises du Tarn, ou quelque chose de plus insidieux ?

Car, si l’on s’en tient strictement aux faits, l’acquittement au bénéfice du doute semble au bout du chemin. Pas de corps, pas d’aveu, pas de scène de crime. Des indices fragiles, parfois contestés, souvent interprétés. Un dossier fragilisé par une défense affûtée, et, en face, le portrait-robot d’un mari violent qui peine à s’imposer.

Se défaire du récit médiatique

Et pourtant, le couperet est tombé : une condamnation à la hauteur des réquisitions. Comme si, au fond, le procès s’était déjà joué ailleurs. Se pose alors la question de savoir s’il est encore possible, dans une salle d’audience, de se défaire du récit médiatique taillé comme un costume sur mesure pour l’accusé.

Celui de Cédric Jubillar a été écrit très tôt, bien avant l’ouverture des débats : celui d’un mari jaloux, violent, forcément coupable. Ce récit, martelé pendant des années, finit par s’imposer comme une vérité. Il s’immisce dans les conversations, sur les plateaux télévisés, dans l’opinion. Et, le moment venu, il franchit la porte du prétoire. Dès lors, la justice ne juge plus seulement un homme : elle valide une histoire. Une histoire que l’on a continué à écrire, jour après jour, quand se sont précipités, devant les micros tendus, les témoins, les experts officiels et ceux des salons…

Alors se pose la question de savoir si la justice tranche sur des preuves ou sur des représentations. Et cela change tout. Parce que, dans cette configuration-là, le doute ne pèse plus très lourd face à la force d’un récit installé depuis trop longtemps.

Le fait que le verdict ait suivi à la lettre les réquisitions n’est pas anodin. Il traduit une difficulté plus profonde : celle d’un système qui peine à s’extraire de la pression ambiante. Les jurés ne vivent pas dans une bulle, dans un monde parallèle d’où seraient absents les unes des journaux, les débats télévisés, les tweets et autres réseaux sociaux. Leur intime conviction, aussi sincère soit-elle, ne se forme pas dans le vide.

Il y a un an jour pour jour, j’écrivais déjà que la justice devait absolument se protéger de l’opinion pour préserver sa légitimité. Je n’ai pas changé d’avis. Car lorsqu’un dossier aussi fragile aboutit malgré tout à une condamnation lourde, nous devons nous demander si ce n’est pas le signal d’alarme que le poids du regard collectif peut l’emporter sur la rigueur de la preuve.

Protéger la justice de cette influence, ce n’est pas défendre les accusés « quoi qu’il en coûte ». C’est défendre le cœur même de notre État de droit. C’est garantir que l’on juge des faits et non des personnages. C’est rappeler que l’intime conviction ne peut être la traduction d’un bruit médiatique.

Alors oui, peut-être que c’était demander l’impensable aux jurés, mais pas l’impossible.

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